[ 06/05/09 Les Echos ]
Si le nombre de contrats de professionnalisation conclus depuis le début de l'année est en baisse de 30 % sur un an, ce n'est pas parce qu'ils séduisent moins les jeunes. Un sondage réalisé par TNS-Sofres (1) pour la Chambre syndicale des organismes de formation en alternance (CSOFA), qui revendique 70 % à 80 % de l'activité du secteur, montre qu'ils plébiscitent la formule. Près de 95 % des jeunes interrogés la jugent « efficace » ou « plutôt efficace ». Les formations universitaires ne séduisent qu'un peu plus d'un jeune sur deux, et l'efficacité des formations en lycée technique est reconnue par trois jeunes sur quatre. Le score obtenu par les contrats de professionnalisation dans l'enquête est quasi-identique à celui des contrats d'apprentissage. Le décalage est cependant patent entre ce ressenti et les effectifs de ces deux types d'alternance : la professionnalisation concerne deux fois moins de personnes que l'apprentissage. Les avantages financiers de cette seconde formule pour les entreprises n'y sont pas pour rien. Cela explique les mesures de rééquilibrage prévues dans le plan pour l'emploi des jeunes.
Cela changera-t-il la donne ? En tout cas, si les jeunes sont séduits par les contrats de professionnalisation, ils ne sont qu'un peu moins de 40 % à envisager ou avoir envisagé de passer par ce dispositif, selon l'enquête TNS-Sofres-CSOFA. Et parmi eux, moins de la moitié sont allés au bout de la démarche, soit 103 personnes sur les 600 interrogées. Ce résultat ne surprend pas Xavier Baud, porte-parole de la CSOFA, qui souligne l'attachement exprimé par les jeunes à ce que les contrats de professionnalisation débouchent sur un diplôme et non une simple qualification.
Pour ce syndicat professionnel, c'est la conséquence de la précédente réforme de la formation professionnelle. En 2005, la durée standard des contrats de professionnalisation a été ramenée de 24 mois à un an et le volume de formation à 15 %, sauf accord de branche dérogatoire. Cela conduit à «renvoyer vers Pôle emploi de nombreux jeunes ayant trouvé un employeur » pour effectuer un contrat de professionnalisation diplômant, critique Xavier Baud, qui cible la volonté de l'UIMM (métallurgie) de privilégier les formations courtes. Et à limiter le marché pour les organismes de formation en alternance qui ne sont pas liés à des branches professionnelles. Leur chambre syndicale a demandé à rencontrer le secrétaire d'Etat à l'Emploi pour évoquer le sujet dans le cadre du projet de loi sur la formation professionnelle présenté en Conseil des ministres la semaine dernière. Elle demande que les organismes de collecte interprofessionnels et le Fonds de sécurisation des parcours professionnels puissent financer ces formations longues lorsque la branche à laquelle appartient l'employeur potentiel ne le prévoit pas.